VIVENDI nous écrit une lettre que nous publions à sa demande.

Nous avions qualifiée de « coquette » dans une brève du 5 Juillet 2012 (cf. texte complet ci-dessous) l’indemnité de départ de l’ex-président du directoire de Vivendi et ex-PDG de SFR par intérim, Jean Bernard Levy, 57 ans, récemment démis de ses fonctions.

Le Président du Directoire, Jean-François Dubos, nous écrit courtoisement le 13 juillet, et soutient que notre brève contenait « des erreurs et affirmations inexactes » : nous avons donc souhaité revoir celles-ci très précisément.

Notre calcul du montant des « cadeaux de départ » pour un total décidément « coquet » supérieur à 10 M€ pour Jean Bernard Levy n’est pas contesté :

• six mois de la rémunération de référence plus un mois par année d’ancienneté dans le groupe à compter de 2002, ce qui correspond actuellement à 16 mois de la rémunération fixe et variable 2011 ou 3 888 000€.

• de surcroit, le bénéfice de l’ensemble de ses stock-options et actions de performance, sous réserve de la réalisation des conditions de performance les concernant. Cet avantages est estimé par Proxinvest à 3,4M€.

• bénéfice du régime de retraire additif : sur la base de la rente additive de 1% de la rémunération de référence par année d’ancienneté. La rémunération de référence est plafonnée à 60 PASS, soit 2 182 320€ en 2012, la rente additive qui sera payée par Vivendi en complément des régimes obligatoires est estimée par Proxinvest à 218 232€. Le coût de ce régime pour Vivendi est estimé par Proxinvest à plus de 3,5M€.

Vivendi nous reproche d’avoir vu quelques incohérences entre ce versement et le code AFEP MEDEF, puisqu’il s’agit d’un « départ contraint ». De fait, le code AFEP MEDEF, dans sa recommandation 20.2.4. « Indemnités de départ », rappelle qu’ « il n’est pas acceptable que des dirigeants dont l’entreprise est en situation d’échec ou qui sont eux-mêmes en situation d’échec la quittent avec des indemnités. » Et ce code précise aussi « Ces conditions de performance fixées par les conseils doivent être exigeantes et n’autoriser l’indemnisation d’un dirigeant qu’en cas de départ contraint et lié à un changement de contrôle ou de stratégie. »

Nous n’avions, chez Proxinvest, pas perçu ni de conditions de performance exigeantes, ni de changement clair de stratégie. En franc désaccord avec le Président Jean-François Dubos, qui évoque le rétablissement des résultats en 2011, nous maintenons donc, opinion certes subjective, qu’il y a eu « situation d’échec » puisque les actionnaires de Vivendi ont perdu 30% de valeur depuis début 2007.

En ce qui concerne le régime de retraite, en revanche, nous donnons acte au Président Jean-François Dubos d’une inexactitude mineure de Proxinvest qui a écrit que Jean-Bernard Levy bénéficierait également « d’une retraite-chapeau entièrement payée par Vivendi alors qu’il n’a pas atteint l’âge de la retraite, ceci en violation des recommandations AFEP-MEDEF, et avec du nombre portant de stock-options et d’actions gratuites ».

Pardon, cher Président, JBL n’aura certes pas cette retraite chapeau « en tous les cas » : s’il vient, en effet, à Jean-Bernard Levy l’idée saugrenue de reprendre ailleurs à 57 ans un job salarié avant sa date de prise de retraite au lieu de se faire payer tout simplement sous forme d’honoraires, alors effectivement Vivendi économisera le coût de sa retraite chapeau ! Peu probable.

Vivendi a -t-il, comme l’affirme le Président Dubos, « respecté scrupuleusement » le Code qui dispose clairement : « Les retraites supplémentaires à prestations définies sont soumises à la condition que le bénéficiaire soit mandataire social ou salarié de l’entreprise lorsqu’il fait valoir ses droits à la retraite en application des règles en vigueur.» (Afep Medef § 20.2.5) ?

Où vont donc se cacher, cher Président Dubos, nos erreurs et informations inexactes ?

18 juillet 2012

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