Dans le contexte d’un pacte de responsabilité plus favorable aux entreprises, le Premier Ministre, certains ministres et députés entendent freiner le paiement des dividendes : consciemment ou inconsciemment nos politiciens donnent une fois de plus de piètres leçons d’économie élémentaires, oublient au passage que le refinancement en fonds propres des entreprises s’est grandement accru ces dernières années… vielles lunes démagogiques.

Comme de dit l’excellent Nicolas Doze sur BFM : « Le paiement d’intérêts ne choque personne, le paiement du dividende est réputé indigne », en rappelant que la part des fonds propres dans le financement des entreprises a cru, que le dividende est aujourd’hui fiscalisé au taux maximum et que l’État exige bien d’encaisser, lui, ses dividendes annuels… 

Face aux inepties d’un Benoit Hamon qui déclare : « Si les marges des entreprises sont plus basses aujourd’hui…c’est aussi qu’il y a une captation des marges par la distribution des dividendes » (sic!), il convient aussi d’observer que les chiffres des dividendes payés aux actionnaires, juste et nécessaire rémunération du capital investi, ont été grossièrement exagérés.

Comme en 2011 sur ce site même , puis en 2012 sur le Cercle des Echos Proxinvest se doit rectifier les chiffres infondés que nous servent les meilleurs experts.

Les chiffres des dividendes annuels versés aux actionnaires du CAC 40 en 2013, repris par toute la presse, hélas, sont gravement exagérés.

Les Echos, comme le fit longtemps le Financial Times, assimilent, de façon à nos yeux erronée, les rachats d’actions, plus précisément des annulations d’actions rachetées, à une distribution aux actionnaires.

Ledit quotidien s’appuie encore en 2014 sur l’excellent Vernimmen qui, décidément, manque de réactivité sur cette analyse du dividende en additionnant cette année 6,6 milliards pour un total de 43 milliards « distribués » en 2013 selon les Echos, soit une erreur de 15% « à l’intérieur », d’une majoration regrettable du dividende versée en 2013 de 18%, excusez du peu.

On vérifiera ailleurs sur ce site que l’annulation d’actions rachetées n’est pas une distribution mais un investissement de l’entreprise, et que l’actionnaire qui a ainsi vendu son titre n’a pas reçu une distribution mais le prix de la cession de l’action.

A ceci s’ajoute l’ironie de devoir expliquer la hausse des rachats d’action par le rachat des titres de Monsieur Arnaud Lagardère par Airbus : aucunement une distribution réservée à l’intéressé (qui a cédé ces titres par cette opération, il n’a donc touché que le prix de son actif et non une distribution) mais une transaction privilégiée souhaitée par l’État actionnaire pour régler de vieux engagements…

Mars 2014

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