Axel-Philippe TROUCHE

Docteur en droit ;

Auteur du livre « Les agences de conseil en vote » aux éditions ESKA.

 

Les agences de conseil en vote (proxy advisors) sont largement méconnues en France et en Europe. Pourtant, leur développement témoigne de la réalité et de l’importance des besoins auxquels elles répondent. Cette méconnaissance nourrit un ensemble de mythes et de représentations, ensemble que le livre « Les agences de conseil en vote » ambitionne d’éclaircir.

Les proxy advisors sont des organismes clivants. Pour certains, ils apportent une aide précieuse à toute une frange d’investisseurs professionnels. Pour d’autres, ces prestataires de service développent une forme illégitime d’externalisation du pouvoir actionnarial. Certes, le fonctionnement comme le mode de légitimation du pouvoir des proxy advisors n’est pas à ce jour pleinement clarifié, mais ne repose pas pour autant sur d’obscurs arcanes. Les agences de conseil en vote, en tant que sociétés commerciales (pour leur grande majorité), cherchent à proposer un service efficient à leurs clients. Pour ce faire, elles poursuivent un objectif d’accroissement des intérêts actionnariaux, via la promotion des principes de la gouvernance d’entreprise. En cela, nombre de critiques qui leurs sont adressées se révèlent non fondées.

L’industrie des proxy advisors participe à raviver la prééminence des assemblées générales d’actionnaires. En effet, les agences sont particulièrement attachées à la qualité rédactionnelle des projets de résolution et font habituellement la critique des résolutions dites « fleuves », qui ne poursuivent pas d’autres objectifs que de noyer l’actionnariat sous le poids de la technique. Cette industrie concourt donc à réduire le phénomène d’asymétrie d’information dont souffrent de nombreux actionnaires.

En qualité d’expert, les proxy advisors participent également au développement et à la diffusion des standards de la gouvernance d’entreprise. Il est donc aisé de percevoir ces organismes comme des « soft law makers », voire comme des « lanceurs d’alerte » (pour certains acteurs de cette industrie). En ce sens, l’agence française indépendante Proxinvest n’hésite pas à communiquer publiquement en cas de dysfonctionnements graves dans la gouvernance de sociétés cotées, ce qui fait d’elle un excellent prédicteur de valeur. L’actualité nous conforte une nouvelle fois dans cette position.

L’étude des agences de conseil en vote se révèle propice au développement de sentiments ambivalents. Ces organismes se montrent nécessaires et précieux, tout autant qu’ils interpellent. L’influence des proxy advisors dans le fonctionnement des sociétés cotées en est une illustration frappante. Alors que les politiques de vote/gouvernance développées par les proxy advisors acquièrent valeur de référentiels pour de nombreux émetteurs, il est indéniable que cette réalité ne repose sur aucun principe irréfragable. Force est toutefois de constater que cette situation favorise la promotion des principes de la gouvernance d’entreprise, et participe à ce que les émetteurs développent davantage de mécanismes de transparence et de contrôle. Par conséquent, les agences de conseil en vote participent bien à accroître l’efficience du marché.

 

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