HebdoAG2017L’hebdo des AG organisait ce mercredi 18 janvier une table ronde sur les attentes des marchés pour les AG 2017, l’occasion pour Loïc Dessaint, Directeur Général de Proxinvest, de préciser aux émetteurs les exigences de Proxinvest.

Ainsi que le titre l’AGEFI, la rémunération des dirigeants restera au coeur des débats des AG, la France deviendra en effet en 2017 un laboratoire sur les systèmes de vote sur la rémunération des dirigeants. La Loi Sapin 2 a introduit un vote contraignant des actionnaires sur la politique de rémunération des dirigeants. L’objectif est d’obliger les conseils d’administration à obtenir la validation en amont par l’assemblée générale des rémunérations fixes, variables ou exceptionnelles qui pourront être versées aux dirigeants. Pas sûr toutefois que les grands actionnaires étrangers d’adaptent aux nouvelles volontés législatives françaises pour rendre ces rémunérations plus acceptables lorsque l’on observe que beaucoup viennent de soutenir sans sourciller l’augmentation de rémunération proposée pour le PDG d’Atos, Thierry Breton fin décembre.

Il reste très difficile pour les investisseurs anglo-saxons et pour leurs agences de conseil de vote de comprendre et de s’adapter aux pratiques locales, que ce soit sur les sujets de rémunération ou sur les autres sujets de gouvernement d’entreprise. En France, par exemple, un Président exécutif sur deux gagne moins de 2,6M€ par an (actions gratuites et stock-options incluses). La culture française en matière de rémunération reste loin des standards anglais et américains malgré l’explosion des rémunérations des dirigeants sur les trente dernières années. Ce qui choque en France ne choquera pas forcément les investisseurs étrangers et agences de vote américaines. En validant des politiques de rémunération inchangées d’une année sur l’autre mais généreuses (on parle tout de même de rémunération allant de 5 à 15 millions d’euros), ils ont lors de l’introduction du Say On Pay en France il y a trois ans totalement légitimé des niveaux de rémunération qui choquent les français, la classe politique et même certains autres dirigeants. La question n’est pas anodine puisque les actionnaires étrangers détiennent plus de 60% du capital des sociétés françaises. La France manque en effet cruellement d’apporteurs en capital, ce qui est d’autant plus regrettable que nos régimes de retraite seraient soulagés d’être complétés par un régime d’épargne par capitalisation du type des fonds de pension. Souvent décriés en France, les fonds de pension surpondèrent pourtant l’investissement dans leur propre pays et  ont un horizon d’investissement de long terme.
ERAFP_Vote2015REM

En France, ils existent pour le secteur public (ERAFP, Ircantec) et investissent même de manière responsable tout en étant très vigilant sur le sujet de la rémunération des dirigeants (extrait à gauche de la synthèse des votes ERAFP 2015)

 

 

 


 

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