CarlosGhosn_AG2016Pour la troisième saison du « Say On Pay »  et pour la première fois en France, les actionnaires d’une société cotée, Renault, ont rejeté la rémunération de la rémunération de leur dirigeant, Carlos Ghosn. le vote dit « Say On Pay » n’a en effet obtenu que 46% des voix.

Proxinvest avait appelé les actionnaires à bloquer cette rémunération incontrôlée de Carlos Ghosn pour des raisons de manque de transparence et en raison d’une rémunération totale Renault-Nissan de 15M€ était excessive. Proxinvest félicite les actionnaires pour ce succès en matière d’engagement actionnarial qui devrait se traduire par des améliorations si les administrateurs de Renault se réveillent.

Bien qu’il peut paraître saugrenue qu’une rémunération puisse être versée à un dirigeant contre l’avis des propriétaires de l’entreprise, c’est pourtant le cas en France où ce « Say On Pay », introduit par le code AFEP-MEDEF en 2013 n’est que consultatif . La directive européenne sur les droits des actionnaires pourrait introduire toutefois un vote triennal contraignant sur la politique  de rémunération (l’Etat français qui a voté contre la rémunération de Carlos Ghosn en tant qu’actionnaire pourrait aussi proposé cette réforme s’il le désirait).

Malheureusement, le niveau de critique élevé des accords  signés avec l’Etat et avec Nissan (27% des voix et 16% des voix respectivement) n’aura pas suffi à faire rejeter les « accords de stabilisation » protectionnistes pour le dirigeant en matière de rémunération et la rémunération annuelle équivalente à 8M€ chez Nissan risque d’être désormais sanctuarisée.

L’objectif du Say On Pay est de créer les conditions d’un dialogue fructueux sur ces sujets de rémunération en les rendant légitimes aux yeux des actionnaires. Malgré les mauvais scores de 64% d’approbation en 2014 puis 58% d’approbation en 2015, les administrateurs n’avaient pas veillé à mieux comprendre les attentes des actionnaires sur la rémunération du PDG. Proxinvest se tient bien sûr à la disposition des membres du comité des rémunérations de Renault si ceux-ci désirent comprendre les raisons de sa recommandation négative.

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Proxinvest avait posé des questions écrites au conseil d’administration dont la réponse vient d’être publiée sur le site de Renault. Quoique autorisée par la Loi depuis quelques années, la publication des réponses sur Internet ne permet pas de faire bénéficier l’assemblée générale d’un vrai débat ouvert et le Président de Proxinvest, Pierre-Henri Leroy (ci-contre) s’est donc permis d’interroger le conseil d’administration sur son laxisme en matière de défense des droits d’actionnaire de Renault  chez Nissan et en matière de rémunération.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Proxinvest est une société de conseil de vote aux investisseurs. Les études complètes de Proxinvest (« Lettre Conseil ») sur chaque assemblée générale sont diffusées par abonnement à ses clients et aux clients d’ECGS ou peuvent être commandées à l’unité sur les sites shop.proxinvest.fr (version française) et shop.ecgs.com (version anglaise).

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