Peu de gens connaissent en France la brillante société de lunettes Luxottica créée en 1961 par Leonardo Del Vecchio, cotée à Milan à New York.
mais tous connaissent les lunettes Ray-Ban, Oakley, Vogue, Persol, Oliver Peoples, Arnette and REVO, Bulgari, Burberry, Chanel, Dolce & Gabbana, Donna Karan, Polo Ralph Lauren, Prada, Tiffany and Versace. Le groupe dispose de plusieurs chaînes de magasins  comme Sailmoiraghi & Viganò in Italy, LensCrafters, Pearle Vision ILORI , OPSMLaubman & Pank, LensCrafters GMO in Latin America et Sunglass Hut dans 130 pays.

Son chiffre d’affaires de 8,8 milliards en hausse constante lui offre une rentabilité nette de près de 10% chaque année ! Mais le fondateur tout puissant qui détient 61.6% du capital via Delfin Sàrl a, malgré ses 80 ans  du mal à garder ses successeurs…

La prochaine assemblée du 26 avril à Milan sera toutefois agitée.

La résolution 4, comprend le vote sur la rémunération exceptionnelle du dernier Directeur Général Adil Mehboob-Khan  et son lot de consolation de 6.8 million d’euros pour quinze mois d’activité comportant un salaire fixe de € 11.8 million et une rémunération variable qui bonus et avantages actionnariaux compris pourrait atteindre plus de 77 millions: l’ensemble dépasse évidemment notre politique de vote ECGS et nous recommandons un vote négatif.

En résolution  5 le conseil propose la nomination de Francesco Milleri comme DG délégué pour aider le Président Del Vecchio, redevenu PDG   en remplacement de Mehboob-Khan, le troisième directeur général de Luxottica à démissionner en deux ans ! Andrea Guerra avait démissionné en septembre 2014 et Enrico Cavatorta dès October 2014.

Très typique de la tradition méditerranéenne et orientale le soutien de ses administrateurs à ce président tout puissant majoritaire et paternaliste est
acquis alors qu’il devient urgent de prévoir une succession et de séparer les fonctions de direction et  de contrôle.

Ce problème de succession conduit à recommander l’opposition-message puisque Del Vechhio reste majoritaire à la nomination du DDG  Francesco Milleri  comme cinquième  administrateur dirigeant.

Le British Institute of Directors souligne assez justement que « la bonne performance ne saurait excuser d’ignorer les règles de bonne gouvernance sauf explication véritablement convaincante »

 

15 avril 2016

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