La conférence de l’ICGN à Londres a célébré le vingtième anniversaire de cette organisation en rassemblant environ 500 délégués pour la plupart représentants d’investisseurs à la mairie de Londres , le Guild Hall. Cet ensemble de bâtiments qui remontent au treizième siècle regroupait les corporations d’artisans de la ville de Londres et a ainsi toujours abrité l’esprit d’entreprise.
La conférence a d’abord abrité l’assemblée générale annuelle de cette association internationale, réseau actuellement présidé par Erik Breen de Triodos et animé par Kerrie Waring, l’efficace directrice de l’ICGN.
Puis Anne Simson, qui fonda PIRC au Royaume Uni,
puis qui devint Senior Portfolio Manager de CalPERS
se vit aussi attribuer la récompense LifeTime de l’ICGN.
Sous la modération talentueuse de la toujours jeune et charmante Sophie L’Helias, qui était à l’époque en 1995 l’animatrice de Déminor, quatre des fondateurs présents, Sarah Teslik, ancienne animatrice du Council of Insitutional Investors américain (CII), la responsable du vote des portefeuilles de CalPERS, Anne Simpson , l’ancien responsable des gestions de J.P. Morgan et directeur du National Association of Pension Funds britannique (NAPF), Geoff Lindey, enfin le président de Proxinvest, Pierre-Henri Leroy, ont évoqué la création de l’ICGN, ses réalisations et ses enjeux pour l’avenir.
Pour ce dernier, le grand mérite de l’ICGN , dont les pères fondateurs furent Bill Crist (ci-dessous à gauche), André Baladi et Richard Reagan (ci-dessous à droite) est certainement d’avoir formalisé une série de principes de bonne gouvernance qui font aujourd’hui autorité. Sa grande faiblesse est de ne pas avoir dénoncé à temps les perversités du modèle de banque universelle et ses conséquences très graves pour la gouvernance, les marchés, la croissance économique et l’emploi.
La conférence elle-même se développait le jour suivant avec des thèmes d’actualité importants comme la fidélisation des actionnaires, la régulation financière, la bonne administration des mandataires, le recours aux voies collectives de réparation, l’intégration des facteurs environnementaux, l’alignement des intérêts des gérants sur ceux des épargnants, les exigences de certification des commissaires aux comptes, la cyberfragilité, l’exécution des vote par la chaîne interbancaire, la promotion d’un marché des capitaux résilient, l’engagement des investisseurs…
Le journaliste économique du Financial Times trop bien connu , Martin Wolf s’adressa aux congressistes sur le thème « Opportunist shareholders must embrace commitment » … une idée somme toute très largement acceptée depuis toujours par les actionnaires de toute culture. mais les propos les plus impressionnant furent ceux du grand Robert Monks, le père de la réglementation ERISA aux USA et le fondateur historique d’ISS: » That a
Supreme Court Justice could actually argue, as Anthony Kennedy did in the Citizens united case, that there exists “little evidence of abuse that cannot be corrected by shareholders through the procedures of corporate democracy” shows how far we have sunk into a Never-Never Land of convenient “truths” and rosy shibboleths. »
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