Il faut scinder les activités non proprement bancaires (dépôt, crédit, instruments de taux et de paiement) de toutes les activités autres des banques universelles! (Voyez sur ce point la video réalisée pour l’Académie des sciences techniques comptables et financières par Pierre-Henri Leroy en utilisant ce lien http://www.lacademie.info/videos/(video)/7764).

La perte trimestrielle de 2 milliards de dollar annoncée ce 10 mai 2012 par Jamie Dimon, PDG de la plus conservatrice et très respectée des banques américaines, JP Morgan, les pertes supplémentaires attendues de Dexia cette année après 11,5 milliards pour 2011, relancent, parmi tant d’autres, la question de https://www.proxinvest.com/divers/realites_industrielles.pdf l’urgente nécessité de scinder les activités bancaires ! Depuis, ce sont les banques Barclays et HSBC qui, entre autres banques universelles, défraient la chronique en raison de la manipulation du Libor et la non application des régles anti-blanchiment.

Quelques banques françaises seront aussi citées sur le scandale du LIBOR…On en reparlera et, sans avoir peur, quelques 1000 signataires ont signé la pétition proposée par l’ex-candidat Jacques Cheminade sur cette question.

Contrairement à ce qu’affirme le président de la Société Générale, Fréderic Oudéa, en France nos banques, notamment via la CDC ont dejà couté très cher au contribuable en sus de la crise elle-même.

Ainsi, pour 2011 coté Dexia, pour laquelle l’Etat à conjointement garanti 150 milliards de crédit avec le Luxembourg et la Belgique, les milliards d’euros de refinancement cash ont commencé à ponctionner la CDC, tandis que le conseil d’administration continue de jeter l’argent par les fenêtres en payant à l’unanimité(*) Pierre Mariani, l’ami du Président Sarkozy et de BNP Paribas, plus de 1 200 000 € euros, « prime de fonction » comprise, alors qu’il n’a plus qu’à gérer une faillite. Dans ce domaine des rémunérations nos banques ne touchent pas terre.

Dexia, dont le capital sera mangé par plusiuers milliards de perte reconnue lentement, exige pour survivre des garanties d’Etat pour 90 milliards — soit 54 milliards pour la Belgiquea et 46 milliards pour la France et a annoncé début mai 2012 une perte nette de 431 millions d’euros pour les trois premiers mois de l’année; l’action Dexia vaut 0,18 euro, ce qui représente une capitalisation boursière de 350 millions d’euros, moins d’un millième de son bilan, qui avoisine actuellement 400 milliards d’euros. La nomination de Karel De Boeck, ancien directeur général de Fortis, comme administrateur et peut-être directeur général à la place de Pierre Mariani, n’est plus finalement qu’une question de basse politique entre les deux pays, pour un poste bien payé.

Coté JP Morgan, les pertes de courtage « pourraient encore coûter jusqu’à un milliard de dollars ou plus» et «le risque va perdurer pendant plusieurs trimestres». On parle de 6 milliards de pertes. Il est surtout ahurissant que le patron de JP Morgan a admis avoir découvert ces problèmes de gestion suite à un article du Wall Street Journal début avril décrivant l’étonnement de la City face aux positions massives d’un employé français de la banque, Bruno Michel Iksil, dans les CDS. Ce dernier était surnommé la «baleine de Londres».

Après les affaires Crédit Lyonnais, Kerviel, Natixis et Madoff, les faillites allemandes et britanniques passées et avant les faillites espagnoles et autres à venir, l’incapacité des meilleurs dirigeants de banque universelle à voir la baleine qui se cache dans leurs comptes devrait conduire tout homme public sensé à mettre fin à ce modèle catastrophique que nous dénonçons depuis quinze ans.

Notons sur ce point la juste intuition du Premier Ministre italien Mario Monti qui met fin aux cumuls de fonctions de dirigeants et administrateurs du secteur de la finance pour lutter contre les conflits d’intérêt et favoriser la concurrence, cassant au passage l’axe UniCredit-Mediobanca-Generali (UniCredit est en effet le principal actionnaire de Mediobanca, avec une participation de 8,7%, le principal actionnaire du groupe Generali à hauteur de 13,24%)et Vincent Bolloré a laissé son fauteuil au conseil d’administration de Mediobanca, qu’il occupait depuis 2002, pour conserver son poste de vice-président de Generali.

Proxinvest le 11 Mai 2012

(*) pour mémoire : le comité de rémunération de Dexia a « proposé au conseil d’octroyer une prime de fonction équivalente à 20 % du salaire des membres du comité de direction / exécutif, non affectée par la performance, versée trimestriellement. » Un grand Bravo aux membres du Comité de rémunération et administrateurs de Dexia unanimes, MM Jean-Luc Dehaene, président du conseil d’administration et de ce comité, MM. Christian Giacomotto, Francine Swiggers, Antoine Gosset-Grainville, Francis Vermeiren, Catherine Kopp, et Robert de Metz…

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