En annonçant le 15 mars 2012 ses nouvelles Lignes Directrices Provisoires pour l’Engagement Actionnarial, en fixant une limite de 100 SMIC à toute rémunération de dirigeants, l’ERAFP crée la surprise mais (errare humanum est) sans doute pas une première mondiale. Il demeure que, comme le relève L’AGEFI, le fonds public place la barre très haut.

Non seulement, il votera contre le cumul des fonctions de président et de directeur général, le sacro-saint PDG français, contre les plans de stock-options pour les grandes entreprises, mais il exigera que 50% des membres du conseil des grandes entreprises soient indépendants et qu’aucun administrateur n’ait plus de trois mandats.

L’ERAFP, dirigée par Philippe Desfossés, et gérée administrativement par la CDC, avec ses 12 milliards d’actifs et 4,6 millions d’ayant droits, innove en limitant la rémunération globale annuelle (contribution de retraite chapeau incluse) de ces dirigeants à 100 fois le SMIC annuel, soit 1,68 million d’euros pour 2012 avec une part conditionnelle 2012 plafonnées au triple du salaire fixe.

En 2005, en édictant sa propre limite, un niveau maximum de rémunération socialement acceptable de 240 fois le salaire minimum, Proxinvest avait fait scandale.

Comment pouvait-on prétendre juger de la rémunération d’un grand patron ? Sujet trop complexe disaient les uns, sujet trop personnel ou trop particulier disaient d’autres, comme Allistair Ross Gobey, patron de Hermes et Président de l’ICGN. Face à la mécanique de complaisance liée aux confusions d’intérêts au niveau des conseils d’administration, Proxinvest entendait seulement donner la recette d’une solution collective au problème de l’encadrement des rémunérations.

Mais, contrairement à notre premier article, ce n’est pas l’ERAFP sui a été le premier gérant français à plafonner les rémuénrations de Direction Générale : MACIF GESTION avait dejà discrètement adopté une telle limite depuis quatre ans au niveau des 240 SMIC… Dont acte.

Si chaque fonds d’investissement ou chaque asset manager comme chaque actionnaire fixait à tâtons sa propre limite, les abus les plus graves seraient évités.

23 mars 2012

P.S. Lu sur un blog : « Seul le patron crée de la valeur, c’est évident et la preuve est que s’il n’y avait que le patron les bénéfices seraient infinis ! »

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