La famille suisse Burkard contrôlait avec bonheur et à travers le holding Schenker-Winkler (SWH),  16,1% du capital et 52,4% des droits de vote de Sika  , un leader  mondial de la fabrication et de la distribution de ciment et de granulats (pierre broyée, gravier et sable) .

 Le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, croyait en faire une bouchée grâce à l’acquisition de la holding. En effet les statuts de Sika dispensait un investisseur qui acquiert plus du tiers des droits de vote de ne pas devoir faire une offre publique d’achat sur le reste du capital (clause dite d’opting out).  La combinaison de la double catégorie d’actions et de la présence de cette clause d’opting out a permis à la famille Burkard de proposer la vente de sa participation avec une prime de près de 80% par rapport à la valeur du titre.

Dure déconvenue pour les minoritaires…Tout ceci parce que les investisseurs professionnels acceptent trop souvent les clauses protectionnistes et, par complaisance, ne veillent pas aux intérêts des ayants droit finaux.

Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire : le partenaire suisse de Proxinvest, la Fondation Ethos, soutenue par 11 actionnaires institutionnels, a déposé une résolution soumise à l’assemblée générale de Sika qui aura lieu le 14 avril.2015, et qui demande la suppression de la clause d’opting out des statuts. En effet, cette clause sert uniquement à favoriser financièrement l’actionnaire de contrôle au détriment des actionnaires minoritaires.

Une telle inégalité de traitement entre actionnaires est évidemment inacceptable pour Proxinvest et tous ses partenaires de l’ECGS qui recommandent le soutien à cette résolution. La Lettre Conseil sera disponible  on line sur notre Proxinvest  Shop.

Les statuts de Sika prévoient également une limite d’inscription des actions nominatives (et par conséquent des droits de vote) à 5% du total des actions nominatives. Toutefois, le Conseil d’administration peut accorder des dérogations à un actionnaire qui démontre sa loyauté vis-à-vis de la société. Par le passé, cela a été le cas pour les actions SWH de la famille Burkard qui a toujours pu voter avec la totalité de ses 52,4% des voix. C’était sans compter avec l’annonce en décembre dernier que SWH forme dorénavant un « groupe » avec Saint Gobain. Le Conseil d’administration en a profité pour réintroduire la limite de 5% pour le nouveau groupe. Ce dernier qui avait intenté recours contre cette décision auprès du tribunal compétent veint d’être débouté. Le groupe SWH-Saint Gobain ne pourra donc voter qu’avec 5% de ses actions nominatives à la prochaine assemblée générale. De ce fait, la résolution d’Ethos a beaucoup de chances d’être acceptée étant donné qu’elle bénéficie entre autres du soutien du conseil d’administration.

Les démêlés des grands patrons  avec les Helvètes comme Pierre-André de Chalendar chez Saint Gobain  , ou  Bruno Lafont chez Lafarge,  souvent issus des meilleures écoles, sont typique des situations de mépris des minoritaires dans lesquels les meilleurs dirigeants français, trop loin du vrai peuple, savent se faire enfermer…comme on l’a vu récemment perçus chez Alstom comme chez Areva, avec les conséquences que l’on sait…

La maladie du management à la française dominé par les grands corps de l’administration et des cabinets ministériels, est sa fascination pour les pouvoirs installés et son indécrottable mépris  pour le marché final, celui des petits consommateurs comme celui des petits actionnaires.

Seule la « religion du petit actionnaire » et le choix de la bonne gouvernance, telle que pratiqués par les meilleurs, pourrait remettre toutes  nos entreprises d’Europe sur les rails.

La famille suisse Burkard contrôlait avec bonheur, et à travers le holding Schenker-Winkler (SWH),  16,1% du capital et 52,4% des droits de vote de Sika, un leader  mondial de la fabrication et de la distribution de ciment et de granulats (pierre broyée, gravier et sable).

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