Ce mercredi 30 mai 2018 à 10h se tient l’assemblée générale de Publicis au Publicis Cinémas, avenue des Champs Elysées. Après de nombreuses années de débat sur la rémunération de Maurice Lévy, celle-ci continue de poser certains problèmes. C’est le sens des alertes adressées par Proxinvest à ses clients investisseurs sur les résolutions inscrites à l’ordre du jour consécutivement à la Loi Sapin 2.
- La résolution 9 propose tout d’abord d’approuver les éléments de la rémunération versée ou attribuée à Maurice Lévy, en tant que Président du Directoire jusqu’au 31 mai 2017.
Cette rémunération fixe est de 1 041 667 € pour cinq mois de mandat seulement, ou l’équivalent de 2,5 M€ en base annualisée soit environ 2,5 fois la médiane des rémunérations fixes des autres présidents exécutifs du CAC40). Proxinvest n’approuve pas le versement d’une telle rémunération fixe, excessive au regard des pairs et s’interroge sur le choix d’attribuer un fixe cette année, alors que la société avait pour habitude de ne composer la rémunération de Maurice Lévy qu’avec des éléments variables les années précédentes.
- La résolution 10 propose d’approuver les éléments de la rémunération versée ou attribuée à Maurice Lévy, en tant que Président du conseil de surveillance depuis le 1er Juin 2017. La résolution 15 propose l’approbation des principes de détermination, de répartition et de distribution des éléments de rémunération du Président du Conseil de Surveillance pour le nouvel exercice (2018)
Au titre de son mandat de Président du conseil, Maurice Lévy s’est vu attribuer une rémunération fixe annualisée de 2,8 M€, soit 1 633 333 € pour sept mois en 2017 et se verra attribuer 2,8M€ en 2018.
La société précise que « M. Maurice Lévy, dans son nouveau rôle de Président du Conseil de surveillance, accompagne de manière active mais non opérationnelle le Directoire dans cette phase de transition progressive et, plus particulièrement, poursuit avec les grands clients du Groupe la relation de confiance engagée il y a souvent plusieurs décennies. Il est consulté par les membres du Directoire en tant que de besoin sur les événements significatifs, coordonne les efforts auprès des pouvoirs publics dans les pays où opère Publicis et fait bénéficier le Groupe de ses 47 années
d’expérience »
Cette rémunération annuelle représente 488% de la médiane des rémunérations totales des Présidents non-exécutifs du CAC40, ce qui est démesuré. On notera par ailleurs que sa rémunération est dix fois plus élevée que ce que touchait Elisabeth Badinter pour cette fonction de Présidente du conseil de surveillance.
Proxinvest avait exprimé l’année dernière des réserves concernant cette politique de rémunération. L’excuse de l’abandon de son indemnité de non concurrence en échange d’une rémunération fixe élevée n’a pas de sens au regard des pratiques de bonne gouvernance qui consistent à ne pas toucher d’indemnité de non-concurrence alors même que l’on poursuit dans le groupe en tant Président du conseil de Surveillance.
La SICAV d’engagement actionnarial Phitrust Active Investors a d’ailleurs posé une question écrite sur cette rémunération : « Le Conseil pourrait-il envisager de réaligner la rémunération de M. Levy pour la rapprocher de celle des dirigeants du CAC 40 exerçant la même fonction, mais en y ajoutant une convention rémunérant les missions particulières supplémentaires qui lui sont demandées (en conformité avec les dispositions de l’art. L225-84 du Code de commerce) ? «
Juin 2018
Les études de Proxinvest concernant l’ assemblées générale des actionnaires des sociétés cotées françaises sont disponibles
pour nos clients sur http://clients.proxinvest.com et www.europroxy.com
et pour tout internaute sur la plateforme RESEARCHPOOL .