Ange Cano Fernandez se fait plaisir après un passage en tant que chef des opérations (COO) de la deuxième plus grande banque d’Espagne par les actifs, BBVA.

Après l’annonce de son départ en mai 2015, BBVA a en effet révélé qu’elle avait enregistré une provision hallucinante de 19,3 millions € pour financer sa pension de retraite à vie de 1,8 M € par an.

Avant sa nomination au poste de COO en Septembre 2009, M. Cano, qui est seulement âgé de 53 ans, a occupé plusieurs postes de direction à la banque, y compris CFO (Avril 2001 à Janvier 2003), DRH (Janvier 2003 à Décembre 2005) et chef de la transformation globale (Janvier 2006 à Septembre 2009).

Plus troublant, l’action BBVA a nettement sous-performé les autres banques européennes sous son leadership. Selon Bloomberg, lorsque Cano avait les rênes du groupe BBVA (septembre 2009 – mai 2015), l’action BBVA a perdu 22% de sa valeur pendant que l’indice Stoxx Europe Banks ne baissait que de 8,6%. Le paiement d’une telle retraite est donc dur à digérer pour les actionnaires de long terme, d’autant plus que le cours de BBVA ouvrait à 5,44€ ce matin contre 12,50€ en septembre 2009.

Si seulement il n’y avait qu’Angel Cano qui bénéficie d’une retraite dorée… Le problème est plus structurel. BBVA a en effet également annoncé qu’elle met de côté un montant supplémentaire de 9,86 millions €, cette fois en tant que provision de retraite pour le nouveau CEO Carlos Torres Vila, nommé en mai 2015.

Fait intéressant, l’attribution de retraite récente de M. Cano est loin d’être le seul aspect controversé de sa rémunération. En 2014, la rémunération totale de l’ancien COO avait augmenté de 35,2%, à 6,52 millions € selon ECGS, déjà en raison d’uneprovision de retraite d’environ 2,62 millions €. ECGS, le réseau auquel appartient Proxinvest, avait alors comme aujourd’hui, appelé ses clients à voter contre la rémunération de M. Cano dans le cadre du vote Say-on-Pay à l’AG 2015 de BBVA.

Si certains investisseurs tels que USS ou Aviva Investors (UK) s’étaient opposés à ces pratiques, le résultat du vote était désespérant et témoignait d’un manque de volonté de certains investisseurs sur le sujet. Le vote Say-on-Pay (résolution no. 11) fut adopté à 97% des voix lors de cette AG 2015. De nombreux grands investisseurs institutionnels votèrent en effet en faveur, dont certains noms célèbres comme CALPERS, TIAA-CREF, Research Capital, Allianz Global Investors, Ontario teachers Pension Plan, Robeco ou Norges Bank Investment Management.

Le temps est venu pour les investisseurs de se réveiller et de mettre fin à cette gabegie financée avec leurs ressources, en particulier  dans les situations de sous-performance. Au regard de nombreuses réserves sur les pratiques de rémunération de la banque, Proxinvest et ECGS exhortent les investisseurs à voter contre le rapport de rémunération qui sera soumis à prochaine AG de BBVA le 11 Mars 2016.

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