Vivendi, son Directoire et son premier actionnaire Président du Conseil de Surveillance,  Vincent Bolloré, ont reçu l’inscription de trois projets de résolution externes pour l’assemblée du 17 avril 2015. Certaines réactions de ce groupe tournent à l’intimidation, sinon à l’information trompeuse

La première résolution proposée A , concerne le maintien du droit de vote simple, faisant suite à la campagne de Phitrust, conseillé par Proxinvest. Neuf très grands investisseurs du monde entier sont venus soutenir ce projet de résolution A dont l’enjeu est bien analysé par Les Echos : le fonds de retraite des cheminots britanniques RailPen, le géant de l’assurances britannique Aviva Investors (Royaume Uni), le grand fonds de pension néerlandais PGGM), le géant américain CalPERS , le fameux fonds de retraite des fonctionnaires de l’Etat de Californie, et, en France,  le géant bancaire de la gestion collective en France, filiale du Crédit Agricole,  AMUNDI avec sa petite sœur CPR AM, le groupe Natixis avec DNCA Finance, la banque Edmond de Rothschild AM et le groupe mutuel d’assurances OFI-Macif.

Tous  ont décidé de participer à l’inscription à l’ordre du jour de l’assemblée générale du 17 avril 2015 de Vivendi de cette résolution demandant le maintien du droit de vote simple dans les statuts de la société, ceci en ligne avec les positions des investisseurs français de l’AFG ou de la F2IC.

En cohérence avec ses positions historiques et sa Politique de Vote pour 2015 Proxinvest soutient chaleureusement cette résolution.

Deux autres résolutions B et C, inattendues, portant, elles,  sur la distribution de dividende. Elles ont été présentées par un gérant de New York, P. Schoenfeld Asset Mgt. jusqu’ici inconnu de Proxinvest. Celui-ci  considère que le versement proposé d’1,3 milliard aux actionnaires en dividende n’est aucunement en rapport avec les quelque 17 milliards perçus suite aux déférentes cessions engagées. Il propose une première majoration du dividende (résolution B) a verser pour l’exercice 2014 à  2,9 milliards € au lieu du 1, 3 milliard € prévu, puis une autres distribution massive de cash vers septembre 2015 (résolution C).

Proxinvest met à disposition en ligne pour ses clients sa Lettre Conseil qui analyse chacune des résolutions de cette prochain assemblée générale, ainsi que la gestion individuelle de leur politique de vote précise appliquée à ces cas. L’analyse de Proxinvest peut être aisément acquise en ligne sur le site http://shop.proxinvest.com/ .

 

Proxinvest s’est toutefois étonné de la teneur d’une lettre du Directoire de Vivendi à son actionnaire américain en date du 27 mars telle que publiée sur le site de la société.

Vivendi y invoque, pour cet actionnaire qui n’a moins d’un pour cent de son capital, une limitation imposée par la loi de 1986 aux actionnaires non communautaires des sociétés de télévision française à 20% du capital.

Le document de référence de Vivendi indique que le capital de sa filiale SECP SA (la chaîne Canal +) détenue à 49% ne peut « être détenu à plus de 20 % par un actionnaire non communautaire. » 

Mais la société ne faisait, jusqu’ici, jamais allusion à une limitation de l’actionnariat non communautaire à son propre capital, dont les actionnaires non communautaire dépassent sans doute déjà 20%.

Pourtant cette lettre mentionne un risque de « très grave préjudice »  pour Vivendi d’avoir un actionnaire non communautaire pour plus de 20% de son capital (!)  et accompagne son propos de menaces d’assignation en justice portant « indemnisations du préjudice, selon analyse d’un expert consulté » de 5 à 9 milliard d’euros (!)…

Plus loin l’émetteur menace son actionnaire, pourtant sans intention de prise de contrôle , sous le prétexte qu’il aura convaincu « certains investisseurs intéressée par le rachat de nos actifs « de voter en faveur de la résolution externe, de qualifier sa démarche de concert délictueux.

Un ensemble de propos communiqués au marché qui toucherait, pour Proxinvest, à l’information trompeuse. Il y a malicieuse intention de tromper quand on invoque contre un actionnaire de 1% un texte non applicable et des sanctions astronomiques jamais appliqués contre les actionnaires étrangers détenant 3% ou même 5% de Vivendi depuis des années.

On ne dira pas un mot de l’administrateur aux ordres qui reprend mot à mot les insinuations et les menaces du Directoire

A l’occasion de cette affaire le Régulateur français devrait rappeler

1/ le dialogue entre actionnaires et émetteur impose un minimum de bonne foi

2/ que l’intention de voter ponctuellement dans un sens, quel qu’il soit,  n’est jamais en soi seul constitutif d’action de concert

Il conviendrait que les actionnaires de Vivendi ne soient pas abusivement découragés d’exprimer librement leur vote lors de l’assemblée générale du 17 avril prochain.

 

30 Mars 2015

 

On lira l’excellent article du Monde sous la plume de Jean-Baptiste Jacquin.

Lettre du Directoire : http://www.vivendi.com/wp-content/uploads/2015/03/20150327_VIV_PDF_Lettre_adressee_a_MM_Peter_Schoenfeld_et_Richard_Bilotti_PSAM.pdf

 

Lettre de Paulo Cardoso : http://www.vivendi.com/wp-content/uploads/2015/03/20150330_Courrier_PauloCardoso-PSAM.pdf

 

Lettre de PSAM 2013 :  http://www.vivendi.com/wp-content/uploads/2015/03/20131106_Courrier_PSAM.pdf

 

Lettre de PSAM 2014 : http://www.vivendi.com/wp-content/uploads/2015/03/20141222_Courrier_PSAM.pdf

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