Notre client et partenaire le président de Phitrust, Olivier de Guerre, vient d’attirer l’attention sur le traitement défavorable offert par LAFARGE à ses actionnaires particuliers à l’occasion de sa fusion avec HOLCIM. « Les actionnaires  dindons de Lafarge ? » écrit-il… Selon l’auteur, le cimentier trahit ses petits porteurs et met fin, à l’occasion d’une fusion d’un intérêt stratégique contestable, à des années d’ancrage sur l’actionnariat particulier en France.

Cette affaire, qui sera évoquée lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires du groupe Lafarge, vient en écho au cri d’alarme identique de la Fédération des Investisseurs Individuels et des Clubs d’investissement (F2iC) sur l’injustice que représente aujourd’hui pour les investisseurs individuels la taxe sur les transactions financières (TTF).

Celle-ci, limitée à 137 entreprises dont le siège social se situe en France dont la capitalisation boursière dépasse le milliard d’euros, pénalise directement les actionnaires de long terme mais, surtout, elle exempte les spéculateurs qu’elle est sensée décourager.  En effet, à en croire la F2iC, les titres spéculatifs (warrants, turbos…) y échappent  de même que ceux n’entraînant pas de changement de propriété (certificats, obligations, y compris les convertibles ou remboursables en actions) ainsi que les opérations à terme, avec service de règlement différé (SRD) comme mes opérations celles  dans la même journée !…

 

Ces deux affaires sont parfaitement illustratives des dérives concentrationnaires du modèle financier sous lequel nous opérons.

 

L’AMF, dans son récent Document d’Objectifs s’intéresse à la convergence et la croissance. Mais elle se situe sa réflexion, hélas, dans un modèle inchangé, celui de la banque universelle, lequel , nous le voyons tous, sert la seule concentration sur les grands groupes, l’intermédiation de l’épargne par les gestions bancaires protégées, et la pollution de tous les secteurs de services par la garantie implicite dont bénéficient certains.

 

Puisque l’objectif est la croissance, quel dommage se serait de ne pas poser ici le problème de la légitimité et de l’efficacité de ce modèle qui n’a que trente ans d’âge et qui, pour un nombre croissant d’observateurs, est devenu un frein à l’activité et à la responsabilité.

 

16 Février 2015

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