Bernard Charlès, le directeur général de l’éditeur de logiciels Dassault Systèmes, a raison de sonner l’alarme dans une interview accordée au journal Le Monde. «Si je ne peux plus distribuer des lopins de terre, c’est-à-dire une part de capital de l’entreprise, je partirai.» Sans préciser d’ailleurs s’il parle de lui ou de son entreprise tout entière…
Ce n’est certes pas aux dirigeants mais aux actionnaires de distribuer des « lopins de terre », actions gratuites ou options. Bernard Charlès pointe avec raison «l’alourdissement de la fiscalité sur le capital, les stock-options et les actions gratuites». Pour obtenir une part du capital, «l’entreprise et son salarié vont devoir payer en taxes et en impôts jusqu’à 80% de sa valeur, ce n’est pas tenable».
Ce ne sont seulement les socialistes qui sont ici en cause. « Halte au feu ! » criait déjà Jean-Claude Sobel dans une excellente tribune au Echos de novembre 2012. Pour ces produits la contributions patronale a triplé en deux ans à 30% contre 10% et la cotisation des salariés a été quadruplée de 2,5% à 10% (une charge sans contrepartie sociale d’aucune sorte pour les cotisants).
Pour Proxinvest, à fin 2013, le prélèvement de l’État sur les rémunération actionnariales est devenu tel que celles-ci frôlent même l’acte anormal de gestion.
Bernard Charlès est peut être trop payé avec 15 millions d’euros sous formes d’options et d’actions gratuites, mais il a bien raison d’insister sur le danger que cette surtaxation fait courir à la filière numérique française et sur toutes les entreprises de matière grise, petites ou grandes.
C’est toute notre économie qui est en risque quant le gouvernement et ses hauts fonctionnaires ignorent au risque de l’entreprise, vilipendent ses actionnaires et sabotent l’association loyale des salariés au capital.
22 Novembre 2013