Paris, le 18 novembre 2025
- Baisses des rémunérations totales moyennes par rapport à 2023, mais hausses marquées des médianes qui atteignent des niveaux historiques
Le rapport de Proxinvest sur la rémunération des dirigeants au titre de l’année 2024 observe une baisse de 4% de la rémunération totale moyenne des Présidents exécutifs des 120 plus grandes sociétés cotées en France (SBF 120) par rapport à 2023 ; elle atteint 4,2 M€. La médiane, elle, présente une hausse de 8%, atteignant son 2e plus haut niveau historique depuis la publication du rapport Proxinvest.
Ces évolutions se retrouvent au sein du sous-échantillon des très grandes entreprises françaises (CAC 40). La rémunération totale moyenne des Présidents exécutifs du CAC 40 baisse de 9% par rapport à 2023, repassant sous le seuil de 7 M€ pour atteindre 6,5 M€. Parallèlement, la médiane augmente de 5%, atteignant son plus haut niveau historique depuis la publication du rapport Proxinvest.
Pour mémoire, le rapport Proxinvest valorise l’ensemble des formes de rémunération des dirigeants attribuées au titre de l’exercice 2024 (fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options et actions gratuites de performance valorisées à leur date d’attribution, intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération).
- Nouveau niveau historique atteint pour la rémunération fixe moyenne, tandis que les bonus annuels moyens et les valeurs des attributions d’instruments de rémunération baissent
La rémunération fixe moyenne est en hausse de 3,1% dans le SBF 120 et de 1,6% dans le CAC 40 (par rapport à 2023), atteignant des records historiques dans chacun de ces indices.
Le bonus annuel moyen présente, lui, de légères baisses après avoir atteint des records historiques en 2022. En 2024, il baisse de 1,8% dans le SBF 120 et de 4,7% dans le CAC 40 par rapport à 2023.
Dans 84% des sociétés du SBF 120, le bonus annuel ne dépasse pas la limite de la politique de vote de Proxinvest (150% du fixe). Tel n’est pas le cas du bonus annuel de 5,0 M€, le plus élevé du SBF 120, attribué au Gérant de Hermès International (Axel Dumas).
La valeur moyenne des attributions d’options et actions est également en baisse, de 17,7% dans le SBF 120 et de 19,1% dans le CAC 40, principalement due à la fin des attributions particulièrement généreuses chez Dassault Systèmes.
- Classement Proxinvest : EssilorLuxottica se distingue, suivi par Bolloré et Dassault Systèmes
Si les rémunérations inférieures ou égales à 0,5 M€ ne sont observées que dans 4 sociétés (dont 1 contrôlée par l’Etat), les rémunérations supérieures à 5 M€ demeurent nombreuses : 35 cas dans le SBF 120 en 2024 (29 en 2022 et 2023, 31 en 2021 et 24 en 2019). Le classement Proxinvest des rémunérations totales du SBF 120 est dominé par les sociétés suivantes.
Le Président Directeur Général d’EssilorLuxottica, Francesco Milleri, prend la tête du classement avec une rémunération totale de 23,1 M€, en hausse de 135,7%, dont une valorisation d’attribution d’actions de 17,1 M€, le package le plus élevé du SBF 120.
Deuxième du classement, Cyrille Bolloré, Président Directeur Général de Bolloré, avec une rémunération totale 2024 de 15,7 M€, comprenant notamment le fixe le plus élevé du SBF 120, 4,4 M€, ainsi que l’attribution d’une rémunération exceptionnelle de 10 M€, représentant ainsi environ 64% de sa rémunération totale 2024.
Le nouveau Directeur Général de Dassault Systèmes, Pascal Daloz, prend la troisième place du classement avec une rémunération totale 2024 de 15,5 M€. Cette rémunération totale comprend une attribution d’actions d’une valorisation de 13,5 M€, 2e package le plus élevé du SBF 120.
Patrick Pouyanné, Président Directeur Général de TotalEnergies, occupe la quatrième place du classement avec 10,6 M€ (+25,4%), dont une attribution d’actions d’une valorisation de 6,3 M€, 3e package le plus élevé du SBF 120.
Enfin, Gilles Gobin, Gérant de Rubis, prend la cinquième place du classement avec une rémunération totale selon Proxinvest de 10,1 M€ (vs 2,2 M€ selon la société). Ce montant comprend un dividende d’associé commandité de 7,9 M€, pris en compte par Proxinvest comme une forme de rémunération de dirigeant. Si Proxinvest avait accueilli avec satisfaction les modifications statutaires de 2020 (introduction d’un « high-water mark »), le principe même de ce dividende statutaire pose question.


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